Dans sa Déclaration de politique générale, le premier ministre Mr. De Croo a fait l’annonce d’un prochain "shift santé" qui visera à la fois “les aliments malsains” et la promotion d’une vie saine et équilibrée. Il souhaite s’attaquer aux prix faussés de l’alimentation. C’est une revendication de longue date de notre organisation, alignée avec les textes internationaux tant de l’Organisation mondiale de la Santé que de la FAO.

Rappelons qu’en Belgique, environ la moitié de la population est en surpoids ou obèse, que la malnutrition est responsable de plus de 10% des décès, et que le coût économique (sans parler du coût psychologique, social) de la malnutrition est estimée par Sciensano à 4,5 milliards d’euros par an.

FIAN était invitée sur le plateau de l’émission Pour info (LN24) ce jeudi 13 octobre pour appeler à un cadre contraignant sur les acteurs économiques, renforcer la régulation du marketing alimentaire des produits malsains, à destination des enfants mais aussi des adultes, et dénoncer les coûts cachés de la malnutrition.

Nous avons déjà trop attendu, allons-y.

Droit à une alimentation de qualité et Systèmes alimentaires Pourquoi il est si difficile de bien manger en Belgique, et ce qu’on peut y faire

Etude | Juin 2022 Jonathan Peuch

© FIAN Belgique

Notre étude de juin 2022 l’explicite clairement [1] : les actions sur base volontaire de l’agro-industrie et de la grande distribution ne portent pas leurs fruits. A défaut de faire retomber la responsabilité sur des consommateurs aux ressources limitées et captifs d’environnements alimentaires défavorables à la santé, c’est donc bien au politique de prendre ses responsabilités. Depuis 2005, date de création du premier plan national nutrition santé, les résultats ne sont pas probants.

On peut le comprendre. Il est en effet difficile pour une entreprise de se passer de profits aussi juteux que ceux de la malbouffe. Par exemple, en 2021, le groupe Coca-Cola a fait un bénéfice de 9,8 milliards de dollars, PepsiCo de 1,3 milliards de dollars, Mondelez de 4,3 milliards de dollars, Unilever de 6 milliards de dollars, Nestlé de 16 milliards d’euros ! Des entreprises bien connues pour proposer essentiellement des produits très sucrés, salés, et gras.

En attendant que soient révélées les mesures techniques précises, FIAN encourage le gouvernement dans son ensemble, et notamment le Ministre Vandenbroucke, à persévérer dans cette bonne direction. Presque tout le monde y gagnera. Nous avons attendu suffisamment longtemps.

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Jonathan Peuch - Chargé de recherche et plaidoyer
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