22 juillet 2021
Briefing politique de FIAN International

Note politique sur le Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires

Empêcher la transformation des systèmes alimentaires des entreprises

Le présent briefing s’adresse aux gouvernements et vise à les sensibiliser aux fausses solutions de transformation des systèmes alimentaires promues par le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires qui aura lieu en septembre de 2021. Il comprend des demandes concrètes que les gouvernements doivent faire valoir au cours du Sommet, afin d’en atténuer les conséquences les plus néfastes et de soutenir une véritable transformation des systèmes alimentaires des entreprises pour assurer la santé des personnes et de la planète.

Dans ce dossier intitulé "Le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires : Empêcher la transformation des systèmes alimentaires des entreprises" [1], publié le jeudi 15 juillet, FIAN International identifie quatre raisons pour lesquelles l’UNFSS est « problématique » :

  • Tout d’abord, le Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires étant à la merci des intérêts des entreprises, il est susceptible de soutenir et de promouvoir des systèmes alimentaires agro-industriels qui "marginalisent" le droit des populations à l’alimentation et à la nutrition et "exacerbent" leur "dépendance" vis-à-vis des chaînes de valeur mondiales et des sociétés transnationales qui les exploitent.
  • Deuxièmement, parce que le sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires a une "préférence marquée" pour les entreprises, dont l’objectif principal est de maximiser leurs profits et non de nourrir les gens, le sommet "continuera à traiter la nourriture comme une marchandise et non comme un bien commun ou un droit humain".
  • Troisièmement, le sommet crée "une illusion d’inclusivité". Mais en réalité, il manque de transparence et ne donne pas la priorité à ceux qui souffrent le plus de la faim, de la malnutrition et de la destruction de l’environnement.
  • Quatrièmement, parce qu’elle impose une gouvernance multipartite, mettant les entreprises sur un pied d’égalité avec les gouvernements et d’autres entités. Le sommet a "légitimé les entreprises comme faisant partie de la solution, alors qu’elles sont en fait responsables de bon nombre des problèmes" et "marginalisé les pays moins développés dans les processus décisionnels internationaux".

Le dossier exhorte également les gouvernements à « mettre fin au multipartisme, à démocratiser les agences des Nations Unies et à mettre en œuvre des garanties solides contre les conflits d’intérêts », afin de «  promouvoir des systèmes alimentaires locaux, résilients et agroécologiques » et « protéger les intérêts publics plutôt que privés ».

Le dossier souligne enfin que des systèmes alimentaires durables, justes et sains ne sont possible que si les gouvernements placent «  le droit à une alimentation et une nutrition adéquates et la souveraineté alimentaire au cœur de la transformation ».

Cela signifie affirmer « les droits des peuples, des nations et des États à définir démocratiquement leurs propres systèmes d’alimentation, d’agriculture, d’élevage et de pêche, et à élaborer leurs politiques sur la façon dont les aliments sont produits, distribués et consommés ».


Notes

[1Par “systèmes alimentaires des entreprises”, nous entendons les systèmes alimentaires dominants qui sont caractérisés par le modèle agro-industriel et des chaînes de valeur de plus en plus mondialisées, qui servent les intérêts de quelques pays puissants et de grandes entreprises