Cette année, l’assemblée générale de la Table ronde sur l’huile de palme durable (RSPO), qui débute le 1er décembre 2022 en Malaisie, marque le 19ème anniversaire de cette structure. Depuis près de deux décennies, la RSPO a échoué dans sa mission de rendre le secteur industriel de l’huile de palme "durable". Au contraire, elle a été utilisée par l’industrie de l’huile de palme pour blanchir la destruction de l’environnement, les violations des droits humains et du travail et l’accaparement des terres.
La société suisse Addax Bioenergy and Oryx group (AOG) a investi 500 millions d’euros dans le projet Makeni, mené en République de Sierra Leone par Addax Bioenergy Sierra Leone Ltd (ABSL). En partie alimentée par les fonds d’AOG et subventionnée par sept institutions de financement du développement (IFD) africaines et européennes, cette initiative se compose de plantations de canne à sucre, d’une raffinerie d’éthanol et d’une centrale biomasse. [1]
Un nouveau rapport publié par Pain pour le prochain, Alliance Sud et par le Réseau allemand pour la justice fiscale sur la stratégie fiscale du groupe agroalimentaire SOCFIN révèle comment les multinationales peuvent transférer leurs bénéfices des pays d’Afrique et d’Asie où sont produites les matières premières vers des paradis fiscaux tels que la Suisse. Les stratégies appliquées par ces groupes sont iniques, même si elles peuvent être conformes aux règles de l’OCDE. Ces pratiques de l’optimisation fiscale agressive équivalent à l’expatriation de bénéfices au détriment de la population des pays de production.
Florence Kroff, militante des droits humains, chargée de plaidoyer chez FIAN Belgium est depuis 2019 l’une des cibles d’une poursuite-bâillon initiée par SOCFIN. Une stratégie destinée à museler les défenseur.se.s des droits humains et à promouvoir le "greenwashing" auprès de potentiels investisseurs. Dans le cadre de la campagne SLAPP menée par le Business & Human Rights Center, elle témoigne des conséquences globales de ce genre de pratique.