Vers de nouveaux droits pour les paysan-ne-s
Ce 13 avril 2016 a eu lieu la Table ronde sur le processus de négociation du projet de Déclaration sur les droits des paysan-ne-s au Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies, à moins d’un mois de la 3e session de négociation à Genève.
Avec Geneviève Savigny, agricultrice française, membre de la Confédération paysanne et représentante de la Coordination européenne Via Campesina, Nardi Elizabeth Suxo Iturry, Ambassadrice de la Bolivie auprès des Nations Unies et Présidente du Groupe de Travail Intergouvernemental sur le projet de déclaration sur les droits des paysan-ne-s, Olivier De Schutter, membre du Comité des droits sociaux, économiques et culturels des Nations Unies, Vincent Delobel chèvrier belge, membre de la FUGEA et du MAP, Manuel Eggen et Florence Kroff de FIAN Belgium.
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Nardi Elizabeth Suxo Iturry a insisté sur l’importance de faire pression depuis la société civile : « Nous n’aurons pas le soutien de tous mais il nous faut le plus grand soutien possible, et ce n’est possible qu’avec la participation de la société civile. », appelant à se mobiliser et faire du plaidoyer en Europe, pour faire évoluer la position des États et obtenir leur soutien.
Olivier de Schutter a retracé le processus de marginalisation de la paysannerie à l’échelle mondiale, de l’industrialisation de l’agriculture à la libéralisation du commerce agricole : « à travers tout ce processus de marginalisation, le droit à l’alimentation a été violé ».
Un panel a présenté des cas de violations concrètes des droits des paysan-ne-s : Geneviève Savigny a développé le droit à un revenu décent, qui n’est actuellement ni assuré ni pris en compte dans les politiques nationales ou la PAC. Manuel Eggen a fait un focus sur la situation des défenseurs des droits des paysans et leur criminalisation, évoquant sa mission récente en Sierra Leone.Vincent Delobel a parlé du droit aux semences et insisté sur le besoin des paysans belges d’une Déclaration sur les droits des paysan-ne-s pour pouvoir exercer et développer leur activité agricole avec plus de liberté.
Pour terminer, Florence Kroff a rappelé la position de la Belgique, de nouveau membre du Conseil des droits de l’Homme depuis cette année et pour 3 ans. En 2012, lors du vote pour la Déclaration, la Belgique a voté contre avec la majorité des États de l’UE. Florence Kroff a signalé que la Déclaration peut être une réponse très importante en Europe, indiquant que certains États pourraient être prêts à faire le pas et concluant : « il faut pousser dans ce sens et expliquer aux décideurs l’intérêt de la Déclaration sur les droits des paysan-ne-s »
Vincent Delobel a symboliquement remis une plante au représentant du cabinet Reynders, présent en tant qu’observateur.
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