Cour Suprême du Brésil a décidé la démarcation des terres de Raposa Serra do Sol en faveur de groupes indiens
Le 19 mars 2009, la Cour Suprême du Brésil a pris, presque à l’unanimité, une décision attendue depuis longtemps : la démarcation des terres de Raposa Serra do Sol en faveur de groupes indiens. Ces populations occupaient les terres bien avant l’arrivée des colons européens au Brésil. La Cour Suprême a aussi donné l’ordre aux non indiens qui occupaient les terres de quitter les lieux immédiatement. La plupart sont des producteurs de riz. Le Conseil missionnaire indigène (CIMI) a félicité tous les indiens du Brésil pour cette victoire pour la consolidation des droits territoriaux des indiens. Le Conseil reconnaît que la décision de la Cour suprême est le fruit d’une lutte sans trêve depuis 30 ans des indiens de Raposa Serra do sol et de leurs alliés pour le droit aux territoires ancestraux. FIAN International avait lancé en 2004 une campagne de lettres pour soutenir les communautés indiennes de Raposa serra do sol qui avaient été attaquées par des fermiers et des éleveurs de bétail qui vivaient sur les terres indiennes. Depuis lors FIAN soutenait leurs demandes. Par peur de ne plus pouvoir tirer profit de la terre, de grands fermiers non indiens avaient recouru à la violence, laissant de nombreux indiens sans toit et sans nourriture. Des critiques de la décision disent que la réserve délimitée est trop grande pour environ 19000 indiens qui sont les seuls à avoir le droit d’y vivre et d’y travailler. Des personnes appartenant aux secteurs minier et forestier qui ont des intérêts dans la zone disent que la décision est un obstacle au progrès économique du Brésil et à sa croissance. Par ailleurs, tous les groupes indiens ne se sont pas réjouis de cette décision historique. L’insatisfaction de certains provient du fait que la Cour suprême a imposé des conditions. Par exemple, les indiens ne seront pas autorisés à ne pas tenir compte des intérêts de la politique de défense nationale du Brésil dans la région. On pourra, sans consultation des communautés indiennes, installer des bases militaires, mener des opérations militaires et stratégiques pour protéger des ressources énergétiques alternatives considérées nécessaires par le Ministère de la Défense ou le Conseil de la défense nationale. A cela s’ajoutent d’autres mesures qui ont conduit le CIMI à lancer un communiqué mettant en garde contre les risques qui pourraient en résulter, y compris de nouveaux conflits violents. Le Brésil a signé la Convention 169 de l’Organisation internationale du Travail qui stipule que les gouvernements doivent consulter les populations concernées par le biais de procédures appropriées et en particulier à travers leurs institutions représentatives chaque fois qu’une mesure législative ou administrative peut les affecter directement. Il semble que certaines des contraintes imposées par la Cour suprême violent cette Convention ainsi que la Constitution du pays. . Finalement, seul le temps dira si cette avancée historique pour les droits des indiens conduira à la paix ou entraînera encore plus de violence dans la région. Flavio Valente 31 mars 2009