LA MALBOUFFE fait des victimes en Belgique surtout chez les plus pauvres
Le 16 octobre est la journée mondiale de l’alimentation ; le 17 octobre celle de la lutte contre la pauvreté. Chez FIAN Belgium, nous avons décidé de publier un article sur la malnutrition, une problématique au croisement de ces deux thématiques, dans un supplément spécial sur l’alimentation de la Libre Belgique et de la Dernière Heure paru le 16 octobre.
La malnutrition est une atteinte au droit à l’alimentation, car elle implique qu’une partie de la population n’a pas accès à une alimentation suffisante et adéquate. Or, près de la moitié de la population belge est en surpoids ou obèse (49,3%), c’est-à-dire dans un état physique qui constitue un facteur de risque important pour des maladies chroniques ravageuses, comme le diabète, certains cancers, les AVC ou les crises cardiaques. Les liens avec la santé, et notamment le droit de vivre dans "un état de complet bien-être physique, mental et social", sont évidents.
Bien que les aliments ultra-transformés, généralement trop riches en graisses, sucres et sel sont "proposés" à tous et toutes, partout et tout le temps, les ressources économiques et cognitives pour résister à la course vers le prix le plus bas et le produit le plus pratique ne sont pas généralisées.
Pour les plus pauvres, une vie permanente dans l’urgence et le besoin sans pouvoir se projeter à long terme est complétée par une mauvaise alimentation "low cost" qui abime la santé, et renforce le cercle vicieux de la pauvreté.
La consommation par tous de ces produits alimentaires "low cost" et leur capacité à fixer un prix de référence poussent les producteurs à brader leurs processus de fabrication : les normes sociales et environnementales ne sont pas respectées et sont externalisées. Et c’est alors à la collectivité dans son ensemble d’assumer les dommages collatéraux sur les travailleurs, la santé de la population en générale, ou encore l’environnement. C’est autant de dépenses pour l’Etat qui s’en passerait bien, que de profits engrangés par l’agro-industrie et la grande distribution.