19 mars 2012

94 membres de la Chambre des représentants des Etats-Unis ont exprimé leur inquiétude à l’égard de la situation des droits humains à Bajo Aguán, Honduras

Heidelberg, mars 2012 - FIAN se félicite de la lettre des membres de la Chambre envoyée à la secrétaire d’Etat des Etats-Unis Hillary Clinton le 9 mars dernier, dans laquelle ils expriment leur inquiétude concernant les graves violations de droits humains dans le cadre du conflit agraire dans la vallée du Bajo Aguán au Honduras, où d’innombrables violations du droit fondamental à l’alimentation, des meurtres et des persécutions à l’encontre des membres d’organisations paysannes ont été commises.

Sur l’initiative du Groupe de travail d’Amérique latine et de l’organisation Rights Action, des défenseurs de droits humains du Honduras ainsi que FIAN ont attiré l’attention des membres du Congrès américain sur le cas en octobre 2011.

94 membres de la Chambre des représentants des Etats-Unis, l’un des deux organes du Congrès, ont envoyé une lettre à la secrétaire d’Etat Hillary Clinton pour attirer l’attention sur les violations des droits humains commises au Honduras où des défenseurs de droits humains, des journalistes, des chefs de communauté et des activistes de l’opposition sont victimes de menaces de mort, d’attaques et d’exécutions extrajudiciaires. La lettre mentionne que « 45 personnes, liées à des organisations paysannes qui travaillent à la résolution des conflits agraires en cours, ainsi que sept gardes de sécurité, un policier, un journaliste et sa partenaire et trois autres personnes, ont été tuées depuis septembre 2009 dans la région du Bajo Aguán. Ces actes de violences seraient liés à des conflits agraires qui durent depuis longtemps et, et d’après des témoins, des gardes de sécurité privés de terres contestées seraient les auteurs de ces crimes. »

Dans leur lettre, les membres demandent que le Ministère des affaires étrangères américain (State department) « suspende l’aide américaine à la police et au militaire du Honduras étant donné les allégations crédibles de nombreuses violations sérieuses de droits de l’Homme attribuées aux forces de sécurité ». Ils demandent également que le Département d’Etat poursuivent ses efforts de pression sur le gouvernement hondurien afin qu’il protège les droits humains fondamentaux de ses citoyens, qu’il enquête et qu’il poursuive en justice les auteurs des crimes commis dans la région du Bajo Aguán et dans tout le pays, qu’il rende des comptes sur le statut particulier des cas et qu’il demande des comptes à des sociétés de sécurité privées qui ont agi dans l’impunité. En outre, le gouvernement hondurien devrait se conformer aux accords déjà signés avec les organisations paysannes pour résoudre des conflits agraires dans le Bajo Aguán et trouver des solutions précises au manque d’accès à la terre et aux moyens de subsistance qui est à l’’origine de ce conflit.

FIAN soutient le cas Bajo Aguán depuis 10 ans, en collaboration avec les organisations paysannes au Honduras et d’autres organisations et individus solidaires de ce cas. Ce travail inclut des missions de recherche conjointes avec d’autres réseaux internationaux, des ateliers de renforcement des capacités, des campagnes d’actions urgentes ainsi que des rapports sur la situation à l’attention notamment de l’UE, de la Commission interaméricaine des droits de l’homme et des organes relatifs aux droits de l’Homme à l’ONU. A plusieurs occasions, FIAN a demandé au gouvernement hondurien, en tant qu’Etat partie au Pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et culturels ainsi qu’au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, de mener une enquête sur les abus perpétrés à l’encontre des paysans et de fournir des compensations à leur perte de moyens de subsistance donnant ainsi effet à son obligation de respecter, promouvoir et garantir les droits humains, en particulier le droit à la vie, le droit à l’alimentation, au logement, à la santé et l’éducation ainsi que le droit à l’intégrité personnelle.