Mobilisation devant la Commission européenne : Non à la loi Omnibus, oui à la justice sociale !
"Not without the People" ! Ce 6 février, devant les bâtiments de l’Union européenne à Bruxelles, nous étions mobilisé·es pour dénoncer les discussions à huis clos entre les décideurs européens et les multinationales et les dangers de la proposition Omnibus dénoncés dans une déclaration commune par plus de 160 organisations et représentant·e·s de la société civile.
Lors de cette mobilisation, nous avons attiré l’attention sur le combat d’Emmanuel Elong, militant du Synaparcam, qui lutte depuis des années contre l’accaparement des terres par le groupe SOCFIN Bolloré au Cameroun [1]. Ensemble, nous avons fait entendre la voix des millions de personnes affectées par les conséquences de cette politique, qui est mise en œuvre sans consultation publique.
Une mobilisation contre le recul des droits de l’homme et de l’environnement
Les règles de diligence raisonnable mises en place pour encadrer les pratiques des entreprises sont aujourd’hui menacées. Après plus d’une décennie de lutte, la directive sur le devoir de vigilance (DDRD) est entrée en vigueur en juillet 2024. Cette directive impose aux grandes entreprises d’exercer une « vigilance raisonnable » en matière de droits de l’homme et d’environnement dans leurs chaînes d’approvisionnement mondiales. Elle permet également aux victimes d’abus de porter plainte contre les entreprises responsables devant les tribunaux des États membres de l’UE.
Mais ces progrès sont menacés par la « loi Omnibus », annoncée par Ursula von der Leyen le 8 novembre 2024. Cette initiative vise à modifier trois piliers clés du Green Deal pour l’Europe, à savoir la DCE, la directive sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD) et le règlement sur la taxonomie. Et tout cela sans consultation publique
Une prise de pouvoir par les multinationales
Les 5 et 6 février, la Commission européenne a organisé des « consultations privées » sur invitation uniquement, excluant une grande partie de la société civile. Sur les 68 invités, 58 représentants d’entreprises et d’intérêts financiers dont TotalEnergies, ExxonMobil, ENGIE, Deutsche Bank et PepsiCo, contre seulement 10 organisations de la société civile.
Ce processus à huis clos viole les principes de transparence et de démocratie et renforce l’influence des multinationales sur les décisions politiques européennes au détriment des plus vulnérables.
En solidarité avec les communautés affectées par Socfin
Nos revendications
Nous refusons que les intérêts privés dictent les règles qui protègent les droits de l’homme et l’environnement. Nous exigeons que la Commission européenne ouvre une véritable consultation publique sur le projet de loi Omnibus, impliquant toutes les parties prenantes : les organisations de la société civile, les défenseurs des droits de l’homme et les communautés affectées en Europe et dans le monde.
Nous continuerons à faire campagne pour que les voix des personnes affectées soient entendues et respectées. La démocratie ne doit pas être confisquée par les multinationales !