Abandon du glyphosate
Pas moins de 46 organisations, dont des organisations environnementales, sanitaires et agricoles, appellent à une interdiction totale du glyphosate dans une lettre ouverte que FIAN a cosignée. Par cette lettre ouverte aux gouvernements flamand, wallon et fédéral, les organisations demandent que notre pays vote au niveau européen contre le renouvellement de la licence. Et que la vente et l’utilisation par les professionnels soient interdites.
Le désherbant devenu populaire dans l’agriculture sous le nom de RoundUp a un effet pernicieux sur la biodiversité, menaçant notamment les abeilles et autres pollinisateurs. En outre, les risques pour la santé humaine suscitent de sérieuses interrogations, d’où l’intérêt d’interdire la substance à titre préventif, en vertu du principe de précaution. Le glyphosate a déjà été interdit pour un usage privé, mais il est encore largement utilisé dans l’agriculture. Cette année, l’Europe décidera si l’herbicide peut continuer à être utilisé, sur la base d’une nouvelle évaluation des risques. Les agriculteurs biologiques prouvent depuis des années qu’il est possible de pratiquer une agriculture sans glyphosate. Cette politique pourrait soutenir davantage les agriculteurs dans leur transition vers un usage réduit des pesticides.
Chers membres des gouvernements flamand, wallon et fédéral,
Dans les années 1970, Monsanto a mis sur le marché le Roundup. Un produit phytopharmaceutique dont l’ingrédient actif était le glyphosate et qui, principalement en raison du développement de cultures résistantes associées, est devenu extrêmement populaire dans le secteur agricole. Quarante ans plus tard, les plaintes contre le fabricant s’accumulent.
Depuis des années, le débat fait rage sur la nocivité du glyphosate. Il ne fait aucun doute que le glyphosate est nocif pour la biodiversité. Les effets toxicologiques sur les abeilles et les autres pollinisateurs sont les plus connus, mais de nombreux autres animaux, comme plusieurs espèces de poissons, d’invertébrés et d’oiseaux, en souffrent également.
En termes de santé, l’Organisation Mondiale de la Santé qualifie le glyphosate comme "probablement cancérigène". Ce point fait l’objet de nombreux débats. Le Conseil supérieur de la santé a déjà souligné la “nécessité d’un abandon contrôlé, planifié et progressif du glyphosate dans l’intérêt de la santé publique”. Nous soulignons que le risque doit être envisagé non seulement sur les propriétés cancérigènes du glyphosate, mais aussi sur l’interaction avec d’autres substances ajoutées dans certains pesticides, tels que le Roundup.
Le glyphosate est présent partout. Dans l’eau et le sol, il se décompose en acide aminométhylphosphonique (AMPA). La mesure du glyphosate et de l’AMPA donne une idée de l’exposition au glyphosate dans les jours précédents.Le programme wallon de biomonitoring montre que le glyphosate est détecté chez 23 % des participants.. En outre, il est apparu clairement que ceux qui vivent à moins de 2 kilomètres d’une zone agricole ont plus de glyphosate détecté dans leur corps. Un rapport de l’UNICEF (2021) indique que 8,9 % des enfants belges vivent dans une zone à haut risque de contamination par les pesticides, ce qui place la Belgique au quatrième rang des pays de l’OCDE.
La gravité exacte des risques du glyphosate pour la santé n’est pas parfaitement identifiée. Toutefois, on peut affirmer avec certitude que son utilisation n’est pas sans danger. Pour des raisons de santé, de nombreux agriculteurs choisissent de se passer du glyphosate. D’ailleurs, l’EFFAT, l’organisation faîtière de plus de 100 syndicats représentant
les agriculteurs et les travailleurs contractuels du secteur en Europe, entre autres, a déjà appelé à une interdiction totale du glyphosate en 2021 pour protéger leur santé. Ce n’est pas une surprise : les personnes exposées à long terme (dans le cadre de leur travail) à des doses élevées de pesticides sont en moyenne plus à risque de développer une maladie de Parkinson. Seule l’application du principe de précaution est défendable dans ce cas.
Le gouvernement doit donc prendre ses responsabilités et empêcher l’exposition des citoyens et de l’environnement à des substances potentiellement nocives. Il peut le faire en plaçant le principe de précaution au centre de ses préoccupations et en interdisant totalement l’utilisation du glyphosate. L’agriculture sans glyphosate est parfaitement possible. Les agriculteurs biologiques s’en passent depuis des années.
Cette année, l’Europe doit décider si le désherbant peut continuer à être utilisé, sur base d’une nouvelle évaluation des risques. Nous demandons à la Belgique de voter au niveau européen contre le renouvellement de la licence du glyphosate, mais aussi de prendre ses responsabilités et d’interdire la vente et l’utilisation du glyphosate par les utilisateurs professionnels en Belgique. Entre-temps,plus de 7 000 citoyensont déjà exprimé leurs préoccupations concernant le renouvellement du glyphosate. Il est inacceptable que les citoyens, les agriculteurs et l’environnement continuent d’être exposés à cette substance dangereuse.
Signé par :
1. BioForum
2. Boerenforum
3. Bond Beter Leefmilieu
4. BOS+
5. Broederlijk Delen
6. Canopea
7. Cellule Environnement de la Société Scientifique de Médecine Générale
8. Christelijke Mutualiteit
9. CSA-Netwerk
10. Dryade
11. FIAN Belgium
12. Greenpeace
13. Grootouders voor het klimaat
14. Humundi - SOS FAIM
15. Join For Water
16. Kom Op Tegen Kanker
17. Koninklijke Vlaamse Imkerbond
18. Liberale Mutualiteiten
19. Limburgse Milieukoepel
20. Linked.Farm
21. Ministerie voor Natuur
22. Natagora
23. Werkgroep Natuurlijk Imkeren - WNI
24. Natuurpunt
25. Natuur.koepel
26. Neutrale Ziekenfondsen
27. Onafhankelijke Ziekenfondsen
28. Parkili
29. Pomona vzw
30. Reset.Vlaanderen
31. Rikolto
32. Solidagro
33. Solidaris
34. UNICEF België
35. Velt
36. Vitale Rassen
37. Vlaams Bijeninstituut
38. Vlaamse Parkinsonliga
39. Voedsel Anders
40. Vogelbescherming Vlaanderen
41. Vzw Durme
42. Waterland
43. Watercoalitie
44. Wervel
45. West-VLaamse Milieufederatie
46. WWF