17 avril 2016

Soutenir la lutte du monde rural

A l’occasion de la Journée internationale des luttes paysannes, FIAN International réitère son soutien à la future Déclaration des Nations Unies sur les des paysan-ne-s et autres personnes travaillant en milieu rural et réaffirme ses critiques vis-à-vis du modèle agricole industriel.

Alors que l’agriculture familiale nourrit la vaste majorité de la population mondiale, le système alimentaire mondial actuel détruit les petits producteurs. Les approches dominantes favorisent l’accaparement agressif de terres et de ressources et menacent les moyens de subsistance des communautés. Dans un contexte de criminalisation systématique des défenseurs de droits humains, un outil reconnaissant et protégeant pleinement les droits humains des personnes vivant en milieu rural est requis de toute urgence. FIAN International appelle les États à y répondre en soutenant la négociation et l’adoption conséquente du projet avancé de Déclaration qui sera examiné en mai prochain.

On célèbre aujourd’hui le 20ème anniversaire de la Journée internationale des luttes paysannes. En 1996, La Via Campesina (LVC) déclarait le 17 avril Journée internationale des luttes paysannes suite à l’assassinat de 19 paysans, des hommes et des femmes membres du Mouvement des Sans-Terre, qui participaient à une lutte légitime pour obtenir des terres dans le sud de l’État du Pará, au Brésil. Cet événement est connu comme le massacre d’Eldorado dos Carajás.

En 2009, LVC présentait sa propre déclaration sur les droits des paysans, reprenant la nécessité de réaliser les droits des populations rurales à l’échelle mondiale. En septembre 2012, le Conseil des Droits de l’Homme adoptait une résolution établissant un Groupe de travail intergouvernemental permanent à composition non limitée et chargé d’élaborer un projet de Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysan-ne-s et autres personnes vivant dans les zones rurales.

Ensemble, La Via Campesina, FIAN International et Centre Europe-Tiers Monde (CETIM), ainsi que d’autres mouvements et alliés, ont contribué à ce processus dès son lancement, à la fois en facilitant la participation de paysans, de pêcheurs, de petits producteurs, de travailleurs ruraux et d’organisations de femmes à la session du Conseil des Droits de l’Homme et en participant activement aux sessions du Groupe de travail. Actuellement, le soutien des gouvernements, d’organisations de la société civile et de mouvements sociaux au processus continue de croître. La dernière résolution adoptée par le Conseil des Droits de l’homme a été adoptée avec un seul vote contre, des États-Unis.

Les pays européens continuent quant à eux de s’abstenir, contrairement aux pays africains qui ont tous voté pour. La Bolivie, présidente du Groupe de travail, l’Équateur, Cuba et l’Afrique du Sud jouent un rôle de groupe moteur, avec qui le Brésil, la Suisse et l’Indonésie resserrent de plus en plus les liens.

Pour plus d’informations, visitez le blog "Defending Peasants’ Rights" (« Défendre les droits des paysans »).
ou le site http://droitsdespaysans.be/
Pour comprendre les enjeux en 11mn, voir notre capsule vidéo :

NOTES AU RÉDACTEUR :
· La 3ème session du Groupe de travail aura lieu du 17 au 20 mai à Genève.
· Selon la Résolution du Conseil des Droits de l’Homme A/HRC/RES/7/14 sur le droit à l’alimentation, 80% des personnes souffrant de la faim vivent en milieu rural et 50% des personnes souffrant de la faim sont de petits paysans.
· Environ 500 millions de petites exploitations agricoles dans les pays en développement nourrissent 2 milliards de personnes, soit un tiers de l’humanité. http://www.ifad.org/operations/food/farmer.htm
· L’agriculture familiale produit environ 70% de l’alimentation mondiale. http://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=15172