L’UE doit défendre la stratégie "de la ferme à la table".
Aujourd’hui et demain, les acteurs du secteur agroalimentaire se réunissent pour discuter des progrès réalisés à ce jour et des prochaines étapes de la mise en œuvre de la stratégie "de la ferme à la table", le plan directeur de l’UE pour une alimentation et une agriculture durables.
Le système alimentaire de l’UE est confronté à des crises multiples et interdépendantes qui affectent notre santé, notre environnement et notre construction sociétale. La façon dont nous produisons et consommons les aliments entraîne une dégradation du climat et un effondrement de la biodiversité. Une mauvaise alimentation est l’un des principaux facteurs de risque pour la santé des Européens, et touche particulièrement les groupes sociaux les plus vulnérables. Les agriculteurs et les pêcheurs eux-mêmes sont durement touchés par le système actuel. Nombre d’entre eux peinent à vivre décemment de leur travail en raison des déséquilibres de pouvoir dans les chaînes d’approvisionnement et de la surproduction chronique dans plusieurs secteurs. Sans parler des agriculteurs et des pêcheurs des pays du Sud et des travailleurs saisonniers qui connaissent de mauvaises conditions de travail, ou des communautés rurales touchées par la pollution agricole. Nous et notre monde naturel qui se dégrade rapidement méritons de meilleures politiques. Les conseillers scientifiques de la Commission européenne eux-mêmes ont trouvé des preuves irréfutables de la nécessité d’un "changement radical du système, le statu quo n’étant plus une option viable".
La stratégie "de la ferme à la fourchette" est la toute première initiative politique transversale de l’UE visant à aborderl’ensemble de la chaîne alimentaire afin de progresser vers un système alimentaire véritablement équitable, sain et respectueux de l’environnement. Bien qu’elle ne soit pas parfaite, elle constitue une avancée majeure et bienvenue, que les membres du Parlement européen doivent renforcer encore davantage lorsqu’ils voteront sur la stratégie la semaine prochaine.
Nous condamnons donc fermement les efforts coordonnés de certains lobbies industriels de l’agroalimentaire pour discréditer, retarder et affaiblir la stratégie " de la ferme à la fourchette ".
Les tactiques déployées par ces acteurs relèvent de la désinformation et de l’alarmisme et doivent être dénoncées comme telles. Les soi-disant " études d’impact " présentées comme des justifications aux objectifs clés de la stratégie " de la ferme à la fourchette " sont truffées delimites méthodologiquesqui ne permettent pas de tirer des conclusions directes et scientifiquement fondées sur les impacts probables de la stratégie " de la ferme à la fourchette ". L’impartialité de la plupart de ces
études est compromise par des conflits d’intérêts, les chercheurs ayant été directement financés par des groupes de pression. L’utilisation des conclusions partielles de ces études comme arguments contre la stratégie " de la ferme à la fourchette " est donc très trompeuse.
Jusqu’à présent, une grande partie du débat s’est cristallisée autour des objectifs ambitieux fixés par la stratégie "de la ferme à la fourchette", à savoir la réduction des intrants agrochimiques et des antimicrobiens et le passage à une agriculture plus biologique. Bien qu’insuffisants en soi, ces objectifs ambitieux constituent un élément essentiel de la stratégie, car ils fixent le cap de la transition vers des systèmes alimentaires durables et permettent de mesurer les progrès accomplis en cours de route.
Au lieu de débats futiles sur l’opportunité d’agir, c’est sur ce point que devrait se concentrer l’attention de tous : comment assurer une transition juste vers des systèmes alimentaires véritablement durables, sains et équitables. Si nous ne parvenons pas à assurer cette transition et que nous laissons le changement climatique, la dégradation de l’environnement et le déclin de la biodiversité s’aggraver, nous en serons tous affectés, de la ferme à l’assiette.
La semaine prochaine, il appartient aux membres du Parlement européen de mettre l’UE sur la bonne voie. Les groupes de la société civile les exhortent à soutenir une stratégie ambitieuse de la ferme à la table qui soit bénéfique pour les personnes et la planète.
FIN
- ActionAid International
- BEUC - The European Consumer Organisation
- BirdLife Europe and Central Asia
- ClientEarth
- CFFA - Coalition For Fair Fisheries Arrangements
- CiWF - Compassion in World Farming EU
- CEO - Corporate Europe Observatory
- ECVC - European Coordination Via Campesina
- EEB - European Environmental Bureau
- EHN - European Heart Network
- EPHA - European Public Health Alliance
- Eurogroup for Animals
- Fair Trade Advocacy Office
- Feedback
- FIAN Europe
- FOUR PAWS International
- FoEE - Friends of the Earth Europe
- Greenpeace European Unit
- HEAL - Health and Environment Alliance
- IFOAM Organics Europe
- IATP Europe - Institute for Agriculture and trade Policy
- PAN-Europe - Pesticide Action Network Europe
- Urgenci
- SAFE - Safe Food Advocacy Europe
- Slow Food Europe
- WWF European Policy Office
- Zero Waste Europe