Notes politiques de la Coalition contre la faim
Organisée par la Coalition Contre la Faim, cette rencontre a permis d’aborder concrètement les défis et les atouts de l’agroécologie et d’informer la Ministre du positionnement de la Coalition à l’approche du Sommet controversé des Nations Unies sur les Systèmes Alimentaires (UNFSS). L’occasion pour la Ministre de dévoiler ses dernières priorités pour la mise en œuvre de la transition vers des systèmes alimentaires durables, sains et rémunérateurs pour les petits producteurs.
"L’agroécologie peut certainement nourrir le monde d’aujourd’hui et de demain", précise Tom Troonbeeckx, de la ferme agroécologique BoerEnCompagnie à Louvain.
- Le soutien de l’agroécologie dans les pays du Sud
- Le soutien de la recherche en agroécologie
- La défense de l’agroécologie sur la scène internationale
L’agroécologie dans les pays du Sud
Dès sa prise de fonction en novembre 2020, Meryame Kitir a heureusement marqué son appui à la transformation des systèmes alimentaires et de l’agroécologie apparue - pour la première fois ! - dans une note d’orientation politique générale.
A ne pas confondre avec l’agriculture raisonnée, le smart farming ou l’agriculture durable, l’agroécologie présente en effet de nombreux avantages pour juguler la dégradation de la biodiversité, protéger l’environnement et améliorer la résilience alimentaire des populations avec des méthodes de culture pérennes qui préservent la fertilité des sols et fournissent aux générations futures les moyens de produire leur propre nourriture.
Cependant, "bien que la coopération belge investisse des sommes considérables dans le secteur agricole des pays en développement, peu d’argent est consacré au soutien de la nécessaire transformation agroécologique des systèmes alimentaires dans le Sud" notaient en mars 2020 Olivier de Schutter et Margot Vermeylen dans un rapport d’analyse des investissements consacrés à l’agroécologie dans la coopération belge.
C’est bien ce que la Coalition souhaitait rappeler [1] dans sa sa note de référence sur l’agroécologie qui invite les autorités belges à faire de l’agroécologie le moteur principal de la transition vers des systèmes alimentaires durables.
Cela semble simple mais de profondes transformations sont en réalité nécessaires pour rendre les systèmes alimentaires plus sains, plus démocratiques, plus justes et plus respectueux de l’environnement.
En se basant sur les travaux les plus récents du Haut Panel d’Experts (HLPE) du Comité pour la Sécurité Alimentaire Mondiale (CSA), ce document vise à :
- Rappeler les fondements des notions de système alimentaire durable et d’agroécologie, et les principes qui les sous-tendent.
- Résumer les principaux arguments, scientifiquement étayés, en faveur d’une transformation profonde des systèmes alimentaires basée sur les principes de
l’agroécologie.
La défense de l’agroécologie sur la scène internationale
L’objectif premier de toute politique qui influence les systèmes alimentaires doit donc être de respecter et promouvoir le droit à l’alimentation pour toutes et tous, pour aujourd’hui et pour demain. (Soutenir l’agroécologie pour transformer les systèmes alimentaires, mai 2020, p3)
Outre le renouvellement de l’engagement de la Belgique à consacrer 15 % de la coopération officielle au développement à l’agriculture et à la sécurité alimentaire, la Ministre s’est engagée également à soutenir une vision forte de l’agroécologie lors des rencontres internationales dédiées aux systèmes alimentaires.
Dans ce cadre, le sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires (UNFSS), qui se déroule à l’automne 2021, est une belle opportunité pour donner à l’enjeu des systèmes alimentaires l’importance qu’il mérite. Néanmoins, à l’instar de la société civile internationale, la Coalition Contre la Faim est préoccupée par la façon dont ce sommet s’organise et par les risques qu’il fait peser sur la future gouvernance mondiale de la sécurité alimentaire.
La Coalition Contre la Faim appelle donc les décideurs belges et européens à porter, au sein de ce forum comme des autres espaces internationaux pertinents, les trois messages suivants :
- Soutenir le rôle central du Comité pour la Sécurité Alimentaire mondiale (CSA) comme institution légitime pour la gouvernance des systèmes alimentaires.
- Adopter une approche fondée sur les droits humains et mettre le droit à l’alimentation au centre de toutes les discussions.
- Promouvoir l’agroécologie et ses principes pour guider la nécessaire transformation des systèmes alimentaires.
La Coalition Contre la Faim
Créée en 2002, la Coalition contre la Faim compte aujourd’hui une vingtaine d’ONG (francophones et néerlandophones) - dont FIAN Belgium - qui travaillent ensemble sur les questions de sécurité alimentaire et les politiques belges contre la faim, en particulier sur les politiques de coopération relatives à l’agriculture et la sécurité alimentaire.