Victoire ! Un pas de plus vers la reconnaissance et la protection
Bruxelles, 5 octobre 2015 – Le 1er octobre 2015, lors de la 30ème session du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, le Conseil a voté à la majorité la reconduction du mandat de négociation pour la Déclaration sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales. Cette nouvelle est accueillie comme une victoire par les mouvements paysans et de petits producteurs d’aliments, dont la Via Campesina, et par leurs alliés dont FIAN fait partie.
Depuis bientôt 30 ans, le travail de documentation de cas de FIAN atteste de la situation d’extrême vulnérabilité des paysannes, paysans et autres personnes travaillant en milieu rural, ainsi que des manquements en matière de protection des droits humains tant par les acteurs étatiques que par les entreprises à l’égard de ces populations. Le phénomène inquiétant et grandissant d’accaparement des ressources naturelles et productives aggrave encore cette situation. Et paradoxalement, ce sont ces personnes travaillant dans les zones rurales, y compris les paysannes et paysans, les éleveurs, les pêcheurs, les pasteurs, les populations indigènes, les travailleurs agricoles et les sans-terre, qui produisent plus de 80 % de la nourriture consommée de par le monde. C’est pour cette raison que FIAN, aux côtés de la Via Campesina et des autres mouvements de la société civile, se réjouit de ce vote favorable [1] en faveur de cette future Déclaration historique.
« La résolution a encore augmenté le nombre de vote favorable, en comparaison avec les votes de 2012 et 2014, de sorte que les États-Unis se retrouvent aujourd’hui seuls à s’opposer à ces débats importants pour des milliards de personnes de par le monde et pour l’avenir de l’humanité. Sans les paysannes et paysans, dont les conditions de travail et de vie se détériorent chaque jour un peu plus, qui nourrira nos enfants demain ? » souligne Florence Kroff de FIAN Belgium. Les Etats européens ont quant à eux voté en bloc en s’abstenant, ce qui représente une avancée par rapport à leurs votes précédant, mais démontre toujours une attitude non-constructive par rapport au processus. "Nous redoubleront d’efforts pour démontrer qu’il n’existe pas de fossé entre le nord et le sud en ce qui concerne la vulnérabilité des droits de la population paysanne", souligne la Via Campesina dans son communiqué.
La Belgique, se présentant aux élections de novembre pour être à nouveau membre du Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies pour la période 2016-2018, sera très certainement amenée à jouer un rôle important au sein de l’Union européenne pour faire avancer leur position lors de la prochaine session de négociation prévue pour février 2016.
Au vu de la mobilisation importante de la société civile belge à ce sujet et des interpellations collectives ayant déjà eu lieu, un débat intéressant s’annonce dans les mois qui viennent !
Sans paysans, on ne mange pas ! Cultivons leurs droits !
Pour plus d’informations, voir notre Note d’analyse
Pour revoir la vidéo de la session au Conseil des droits de l’homme (15 minutes), cliquer ici
Pour lire le communiqué de la Via Campesina, cliquer ici
Contact presse : Florence Kroff – florence@fian.be – 02 640 84 17